Comment pour développer un tir réflexe : la méthode

Que ceux qui ne sont jamais fait surprendre par un lapin sortant d’un fourré ou un oiseau s’envolant à côté de vous lèvent le doigt.

C’est bien ce que je pensais. C’est la nature même de la chasse. Vous ne savez pas d’où va venir le gibier, ni à quel moment, ni quelle trajectoire il va suivre.

Vous entendez un battement d’ailes, vous voyez cet oiseau qui s’élève. Votre position n’est pas idéale par rapport au gibier, et le voilà qui file déjà. Vous épaulez, vous tirez…mais pas un seul plomb ne touche la cible.

Vous pensez que vous n’avez pas eu le temps. Vous avez juste eu le temps de monter le fusil, mais assez de temps pour bien ajuster votre tir. Le temps de vérifier l’avance, c’était déjà trop tard.

C’est ainsi, on ne touche pas à chaque fois.

Eh bien, je vais me permettre d’être brutalement franc. Vous avez cumulé les fautes techniques, et en effet, votre chance de réussite était proche de zéro.

Ce que vous devez apprendre, c’est à développer un tir réflexe. Surtout si vous chassez beaucoup au bois, ou des cibles rapides et difficiles comme les pigeons ou les grives, avec des fenêtres de tir aussi réduites.

Voici donc 5 conseils qui marchent pour développer un tir réflexe de qualité. Au risque de vous décevoir, il ne s’agit pas d’une méthode miracle qui vous transformera en une après-midi en terreur des sous-*bois. Il s’agit d’une stratégie plus long terme qui fonctionne si vous vous en donnez les moyens.

Adaptez le matériel quand vous chassez dans des endroits où le tir réflexe est fréquent

Oubliez l’artillerie lourde si vous chassez dans environnements qui demandent souvent des tirs réflexes. Votre superposé chambré en 12/76 avec des canons de 73 cm n’est pas l’idéal lorsque le tir doit se faire en une fraction de seconde.

Un calibre 20 ou même 28, très maniable avec des canons inférieurs à 70 cm sera beaucoup plus adapté. Vérifiez également que la crosse soit un peu trop courte. La longueur de crosse joue énormément sur la vitesse de votre épaulé, et le moindre dixième de seconde gagné augmentera dramatiquement vos chances.

Apprenez à ne jamais quitter la cible des yeux

C’est un point très important. Bien plus que d’acheter un fusil de petit calibre. Beaucoup de tireurs sont tentés de quitter le gibier des yeux. Ils regardent les canons pour vérifier l’avance.

Erreur fatale.

C’est comme si je vous lançais une balle de tennis. Pour l’attraper au vol, vous ne regardez pas vos mains. Vous regardez la balle. Et votre cerveau est capable pourtant d’envoyer vos mains au bon endroit.

C’est la même chose pour un tir à la gerbe de plomb sur cible mouvante.

SI vous quittez la cible des yeux, ne serait-ce qu’un seul instant, votre cerveau ne sait plus où les mains doivent aller (donc votre fusil). En résulte un swing haché, un tir hésitant, ce qui ne pardonne pas lorsque la fenêtre de tir est réduite.

Musclez le haut de votre corps

Un tir réflexe demande nécessite une parfaite coordination entre vos yeux et votre corps. Et votre corps aura plus de répondant s’il est exercé.

  • On court mieux si l’on s’entraine à la course.
  • On pédale plus fort quand on pratique le vélo.
  • Et on maitrise mieux son fusil avec des bras et un torse musclé. Il ne s’agit pas de devenir une bête de musculation, mais de maintenir un tonus et une endurance précieuse quand les journées de chasse sont longues et intenses.

Le meilleur moyen ? Faites quelques pompes, chaque jour. Si vous n’en avez pas la force, achetez-vous des haltères de 3 kilos et exercez vos bras.

Lorsque le gibier surgira d’un coup, vous serez plus alerte.

Entrainez-vous à épauler très régulièrement

La qualité de votre tir ne sera jamais supérieure à la qualité de votre épaulé. C’est le geste que vous devez travailler, encore et encore, jour après jour. Je vous assure que les résultats sont absolument spectaculaires lorsque vous avez la ténacité de reproduire cet exercice 4 ou 5 fois par semaine.

Epaulez votre fusil, lentement, en y insérant une lampe torche. C’est gratuit, et il suffit de le faire une quinzaine de minutes chaque jour pour créer de la mémoire musculaire.

Epaulé après épaulé, votre corps va imprimer ce geste, qui est la base du succès au tir sur cible mouvante. Répétez-le lentement. La mémoire musculaire se construit plus vite lorsqu’on répète les gestes en douceur.

Vous voulez toucher plus de gibier ? Vous pouvez.

J’aime raconter mes débuts au ball-trap. Les mois et les mois pendant lesquels je ratais 90% des plateaux. Et comment j’ai éclaté la feuille de score, simplement en mettant en place des techniques de tir.

J’aime aussi aider mes lecteurs. Des dizaines de tireurs de ball-trap m’ont remercié lorsqu’ils ont commencé à prendre du plaisir.

Car c’est vrai : la chasse est une activité conviviale, de partage, au contact de la nature. Mais ce qui compte aussi, c’est de réussir à tuer du gibier. Pour avoir le plaisir de le déguster ensuite, chez vous, en repensant à cette journée de chasse parfaite.

En repensant aux yeux de vos amis, lorsque vous avez réussi à toucher ce lapin qui a traversé à toute vitesse.

Ce n’est pas une histoire de talent ou de don. C’est une histoire de méthode et de travail. Et c’est une excellente nouvelle, car c’est à la portée de tout le monde.

Bonne chasse !